Exposition « Connexion fragmentaire »
La galerie de l’IFS vous invite à l’exposition de trois plasticiens ; deux artistes slovaques, Peter Baran et Ivana Filkorován, et une artiste française, Romane Bladou. Tous trois ont récemment passé un séjour en résidence à la Cité internationale des arts de Paris. Ils en ont profité pour tisser des liens et collaborer avec des artistes du monde entier, eux-mêmes en résidence à la Cité. Peter Baran et Romane Bladou se sont rencontrés à la Cité internationale, tandis que Ivana Filkorová a eu l’occassion de travailler avec une quarantaine d’artistes étrangers lors de son séjour.
Du 20 juin au 10 juillet 2024
Galerie de l’IFS
Sedlárska 7, Bratislava
ENTRÉE LIBRE
Un fragment suggère une déconnexion – un morceau détaché d’une entité. Les fragments peuvent être des traces, des ruines, des débris – des éléments d’architecture, des éléments d’un temps passé. Ils peuvent agir comme des instants, des moments, des détails de souvenirs et de mémoires. Mais un fragment évoque également une multitude ; ils sont les petites parties de quelque chose de plus vaste, un aspect de ce qui pourrait être multiforme. Cela permet une réflexion archipélagique, comme démontré dans la manière qu’ont les artistes Peter Baran, Romane Bladou et Ivana Filkorova de créer des liens et des connexions entre leurs pratiques artistiques et leurs compréhensions de leurs environnements. À travers la sculpture, la peinture et la photographie, ils explorent des notions de matérialité, de transformation, de phénomène et d’architecture. La lecture collective de leur recherche visuelle comble l’espace entre le matériel et l’intangible – chacun d’entre eux capturant, représentant et fixant ce qui est là, ce qui est vu, ce qui demeure. Les trois artistes étaient à un moment de leur vie en résidence à la Cité Internationale des Arts, à Paris.
Peter Baran crée des sculptures avec le matériau le plus utilisé dans le monde physique : le béton. Les œuvres qu’il montre dans cette exposition dépeignent l’architecture brutaliste de Paris, et des débris de la Cité radieuse par Le Corbusier sont intégrés dans les sculptures de béton. Ainsi, les fragments présentés ici sont les éléments physiques et tangibles d’une structure qui s’effondre lentement, ils contiennent une histoire spécifique. Baran présente également des œuvres créées en collaboration avec l’artiste coréenne Hyeji Choi.
Dans son travail, Romane Bladou adopte une démarche phénoménologique, tentant de matérialiser l’intangible, de représenter l’éphémère en objets et images. De cette manière, la lumière, le vent, tout ce qui vient à nous un instant et disparaît presque immédiatement est ce qui nourrit sa recherche. Elle traduit des expériences multisensorielles en des œuvres visuelles et matérielles, leur donnant de la visibilité à travers leur matérialité. Bladou montre ici une installation de céramique intitulée New Pattern for a Swimming Pool (d’après Merleau-Ponty), composée de 1500 carreaux émaillés. Ces pièces individuelles une fois assemblées en une sorte de puzzle créent l’illusion d’une lumière réfractée par l’eau d’une piscine. Elle présente également une série de photographies en noir et blanc de sculptures en impression 3D intitulée The Bored Child: Playful Interactions with Light.
La troisième artiste dans cette exposition est Ivana Filkorova. Dans ses dessins et peintures, elle traite des stimuli internes et externes qui ressemblent à des corps-paysages imaginaires et mythiques, ainsi qu’à des paysages du corps humain dans un cycle éternel de transformation. Elle présente ici une sélection de ses propres œuvres ainsi que d’autres créées en collaboration avec le photographe français Cédric-Isham Calvados.
La Cité Internationale des Arts est l’espace qui a permis ces connexions et collaborations entre les artistes et le commissaire et qui lie d’une certaine façon leurs trajectoires de recherche.