L’exposition, intitulée « ecosystem Camargue », présente une sélection d’un ensemble de photographies argentiques prises successivement entre 2018 et 2023, lorsque je revisite le Sud de la France, la ville d’Arles, le parc national de Camargue, la plage de Piémanson. J’ai d’abord été conduite vers ce lieu par mes études au début de mon année de master à l’École supérieure des beaux-arts. Grâce au programme Erasmus, j’ai eu l’opportunité de fréquenter l’Ecole Nationale de la Photographie d’Arles. Ce fut une période intense, pleine de nouvelles sensations et de stimuli. Cela a approfondi ma relation avec la photographie et avec moi-même, mais surtout avec la nature, avec quelque chose qui ne peut être exprimé par des mots, ce quelque chose est emporté par la sensation – la superposition du beau, ce sont des moments où l’environnement nous parle – déborde, et où nous sentons la touche de l’unité – de la complexité.

« Je me trouvais pour la première fois dans un champ de sel.
J’ai été stupéfait par sa pureté.
L’énergie qui m’entourait avait un pouvoir vibratoire, il y avait un calme, une plénitude et en même temps un vide étrange.
Une conscience de la vie – de la mort – de la vie dans la croissance des champs de sel, imprégnait mon être.
C’est dans ce lieu que je me sens connecté ».

Les photographies qui composent l’exposition L’écosystème de la Camargue sont un dialogue intime – l’essence du temps que je vis ici dans le sud de la France. Mon objectif n’est pas tant de documenter ou d’expérimenter objectivement le parc national de Camargue. Ces images représentent plutôt une sorte de poésie de l’aventure subjective, dans l’observation, la dégustation et le développement progressif d’une relation personnelle avec un lieu plus ou moins concret, ou plutôt un chemin qui, de la ville, à travers les champs de sel, les marais habités et les canaux, atteint la plage jusqu’à la mer.

Depuis 6 ans, j’entretiens un dialogue intime avec mon chemin vers la mer à travers le parc national de Camargue.

J’apprécie beaucoup de pouvoir partager une partie de cette conversation avec le public, grâce aux espace de la galerie de l’Institut français de Slovaquie. C’est la langue française qui a été ma porte d’entrée vers une langue qui ne connaît pas de mots grâce à notre langue d’amour commune – la photographie.

Je veux dire une langue dont la compréhension se situe au niveau de la confiance dans l’omniprésence de la communication d’un niveau de perception multicouche, immatériel et non physique, lorsque le rationnel est mis de côté et qu’une dimension complètement différente et nouvelle de la compréhension du monde se déploie pour nous. C’est à une telle prise de conscience que m’a conduite l’expérience de la vie dans la ville pittoresque d’Arles, dans le sud de la France, pour laquelle je serai toujours plus que reconnaissante de tout mon être.

Ester Sabik

www.estersabik.com

Cette exposition est un événement partenaire du festival international de la photographie OFF Bratislava (du 3 au 17 novembre 2023).