Jessaie depuis six jours d’écrire cet article. Tout au long de ma préparation pour le DALF C2, j’imaginais les choses que j’aimerais vous écrire si je réussissais cet examen. J’avais tant de choses à vous dire, tant d’émotions à partager avec vous. Mais, aujourd’hui, je n’arrive pas à trouver les mots pour exprimer tout ce que j’ai à l’esprit, pour vous décrire ce que j’ai ressenti au moment où j’ai appris que j’avais réussi. Après avoir passé 2 mois à écrire des productions abordant des sujets sérieux (le réchauffement climatique, la médecine, l’intelligence artificielle…), il me paraît presque impossible de parler de moi, de ma propre expérience.

Et, même si j’ai aujourd’hui le DALF C2 dans la poche, j’ai toujours du mal à y croire.  

Mon truc à moi, c’est une faible estime de moi-même. De plus, le stress fait partie intégrante de ma vie quotidienne, donc vous pouvez facilement imaginer comment a été ma préparation… STRESSANTE ! J’ai toujours consacré beaucoup de temps au français – c’est ma véritable passion, sans laquelle je ne pourrais plus vivre. Mais je n’ai jamais lu autant d’articles français que ces derniers mois, je n’ai jamais vu autant de films, de vidéos, d’émissions que ces dernières semaines. Et je ne vais pas vous mentir, c’était extrêmement éreintant. J’ai perdu deux kilos, je ne sortais presque plus.

Mes journées se résumaient en un schéma répétitif : cours en ligne, préparation au DALF, dodo et ainsi de suite.

J’étais submergée de feuilles, de documents, de livres et de dictionnaires. J’ai lu de nombreux articles parlant des répercussions néfastes que la surexposition aux écrans peut avoir sur notre santé, mais, en même temps, j´ai passé parfois des heures et des heures devant mon ordinateur. Le confinement lié à la propagation du coronavirus, la peur et l’incertitude face à cette situation sans précédent, d’innombrables devoirs, mes chiens destructeurs qui avaient souvent une très grande envie de jouer et de déchirer tout ce que j’étais en train de lire ou d’étudier, ma sœur qui est, au cours de cette période, devenue allergique à la langue française … Tous ces « obstacles » n’ont fait q’empirer les choses.

J’avoue que, parfois, je voulais tout abandonner, sortir avec mes copines, aller prendre un verre (ou dix) et tout simplement oublier le français. Mais …

tout n’était pas si négatif, si mauvais – tout ce chemin était incroyablement enrichissant – qui aurait pensé qu’un jour je connaîtrais des mots comme « flatulences des ruminants » ou « criquet pèlerin » ? Qui aurait cru qu’un jour, je serais capable d’utiliser des expressions comme « pomme de discorde » ou « noyer le poisson » ? Et qui aurait imaginé qu’en quelques semaines je serais apte à comprendre les principes de base de l’économie et du monde du travail ?

Grâce à cette expérience, je me sens plus à l’aise quand je parle français.

J’ai rencontré des gens merveilleux qui m’ont beaucoup aidée à avancer et à reprendre confiance en moi. En outre, j’ai amélioré ma culture générale et j’ai même écrit une lettre au ministre de la santé (que je n’ai jamais envoyée, c’était juste pour m’entraîner, mais ça compte quand même, n’est-ce pas ?). Tout au long de cette aventure, j´ai été entourée de personnes exceptionnelles qui m’ont toujours soutenue et qui m’ont insufflé la motivation pour que je puisse surmonter tous les obstacles et relever tous les défis. Cela m’a incitée à apprécier encore plus mes proches ; sans eux, je n’aurais jamais été capable d’atteindre cet objectif.  

Le jour de l’examen, j’étais vraiment stressée, mais je pense que ça vous avez déjà compris. Heureusement, tout s’est passé très vite et, à la fin de la journée, je me suis retrouvée au restaurant avec ma meilleure amie pour fêter mon succès. Je n’étais pas du tout sûre de moi (j´ai passé environ 30 minutes à actualiser ma boite mail car j’étais persuadée que Thomas m’avait envoyé les résultats d´une autre candidate), mais je suis vraiment ravie de constater que, malgré de nombreux moments difficiles, mon travail acharné a porté ses fruits et je peux aujourd’hui jouir profondément de mon diplôme tant désiré.

PS : J’aimerais remercier de tout mon cœur tous les professeurs, toutes les personnes extraordinaires qui ont attisé ma curiosité, qui m’ont donné l’envie d’apprendre la langue de Molière et qui n’ont jamais cessé de croire en moi.

Text et crédit photo : Lucia Hečková, 18 ans, IV.L,  Lycée Jozef Gregor Tajovský à Banská Bystrica Veličná

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