Le Mois de la photographie de Bratislava est né en 1991. L’Institut français de Bratislava a été l’un de ses  fondateurs. Au cour des années cet événement s’est établi comme un des festivals de photographie les plus incontournables dans l’espace centre-européen. Au niveau international ce festival est l’un des membres fondateurs du Mois européen de la photographie (EMOP) qui unit depuis 2004 les festivals de photographie de Berlin, Bratislava, Luxembourg, Vienne et Paris, rejoints plus tard par des festivals d’Athènes, Budapest et Ljubljana.

Critiques mais artistes

Jusqu’à présent, l’Institut français de Slovaquie (IFS) a participé au programme de presque toutes les éditions du Mois de la photographie de Bratislava. Cette 30ème édition ne fera pas exception : l’IFS présentera dans sa galerie, sous le titre « Critiques mais artistes », une exposition collective de trois artistes européens, un d’Italie (Alessandra Capodacqua), un du Luxembourg (Paul di Felice) et un de France (Christian Gattinoni). Ceux-ci, comme l’indique déjà le titre de l’exposition, se consacrent, au travail de critiques et de curateurs dans le domaine de l’art visuel contemporain, en plus de leur activité de création artistique. L’exposition est organisée en collaboration avec l’Institut culturel italien de Bratislava et la Maison centre-européenne de la photographie, organisateur du festival Mois de la photographie de Bratislava.

Affiche de l’exposition

Un des artistes présentés, le curateur de l’exposition, qui est également l’un des organisateurs du EMOP Luxembourg Paul di Felice décrit l’exposition comme suit :

« Dans nos pays européens comme l’Italie, le Luxembourg ou la France il n’est pas bien vu d’exercer simultanément des activités de création et une pratique critique ou curatoriale. C’est la raison pour laquelle nous avons créée l’exposition Critiques mais Artistes qui a été montré à la galerie IMMIX à Paris en 2019. Elle réunit trois plasticiens de la même
génération qui ont souvent travaillé ensemble depuis plusieurs décennies comme critiques ou curateurs pour défendre théoriquement ou en exposition des pratiques photographiques contemporaines internationales.

Leur action éditoriale et pratique en ce domaine s’est toujours doublée d’une production personnelle de l‘image. Une distance fictionnelle se trouve instaurée entre les autoportraits évanescents d’Alessandra Capodacqua et le faste des lieux baroques où elle les produit. On la trouve de façon similaire entre les images de l’Autre que Christian Gattinoni dresse amoureusement dans la confrontation au modèle électronique de l’ange. Paul di Felice radicalise cette distance, en dialectisant les images de son quotidien urbain et les prises subtilisées au flux télévisuel. Ces images duelles leur permettent de s’affirmer artistes, tout en restant critiques. »

Photo : Alessandra Capodacqua
Photo : Paul di Felice
Photo : Christian Gattinoni

Co-organisateurs de l’exposition :